L’humanité semble être prise dans un piège global, un cercle vicieux d’injustices et de pressions qui transcendent les frontières, les cultures et les continents. On a longtemps opposé les “riches” et les “pauvres”, l’Occident et les continents africains, asiatiques, ou sud-américains, comme si cette dichotomie suffisait à expliquer les souffrances du monde. Certes, l’exploitation des ressources naturelles, la colonisation économique et les inégalités criantes sont des réalités que l’on ne peut ignorer. Mais si l’on gratte un peu plus, on découvre que ce n’est pas qu’une question de richesse matérielle ou de géographie. C’est une question d’emprise mentale, de systèmes globaux qui écrasent autant qu’ils relient.
Dans les pays que l’on qualifie de “riches”, l’opulence est souvent un masque. Ces sociétés, bâties sur la surexploitation de la planète, payent un prix caché. Ce prix, c’est une pollution massive, un stress omniprésent, et une déconnexion croissante avec ce qui est essentiel : la nature, les relations humaines sincères, et un sens profond de la vie. Ces nations, qui extraient sans scrupule l’or, le pétrole, et les métaux rares des terres d’Afrique ou d’ailleurs, ne dépolluent pas leurs propres sols, ne réparent pas les dégâts causés à leur environnement. Pourquoi ? Parce que la logique de profit immédiat et de croissance infinie laisse peu de place à la restauration, à la justice ou à l’humanité.
Et dans les pays dits “pauvres”, où les ressources naturelles sont abondantes mais les populations privées de leurs bienfaits, on trouve une autre forme de souffrance : celle de l’exploitation brutale, de la pauvreté institutionnalisée, et de l’illusion que le “progrès” occidental est la voie à suivre. Pourtant, les gens y vivent souvent avec une résilience et une humanité que l’Occident a en grande partie perdues dans sa course folle vers toujours plus.
Le constat est glaçant : quel que soit le continent, les peuples semblent enfermés. Enfermés dans un système mondial où quelques élites accumulent richesse et pouvoir pendant que la majorité s’épuise, que ce soit dans des mines, des usines, ou derrière des écrans. En Occident, on parle de “burn-out”, de solitude, d’anxiété généralisée. Ailleurs, c’est la faim, la guerre, l’absence d’accès aux soins ou à l’éducation. La douleur prend des formes différentes, mais elle est universelle.
Et cette douleur n’est pas seulement matérielle ou physique. Elle est mentale, spirituelle. La planète entière est prise dans une spirale où l’humain semble perdre son essence. On ne parle plus de communauté, de partage, de solidarité. On parle de productivité, de compétitivité, de profits. Les priorités sont faussées, les relations humaines déformées par les écrans et les algorithmes.
Alors, que faire ? Peut-être qu’il est temps de cesser de regarder les différences comme des fossés infranchissables et de voir ce qui nous unit. Nous partageons une planète, un air à respirer, une eau à protéger. Nous partageons des besoins universels : aimer, être aimé, se sentir en sécurité, vivre dignement. Et si ces besoins sont vécus différemment selon les contextes, ils sont les mêmes partout.
Plutôt que de continuer à nous diviser entre “riches” et “pauvres”, entre “pollueurs” et “exploités”, nous devrions reconnaître que ce système global nous emprisonne tous. Certains avec plus de confort, certes, mais personne n’est vraiment libre. La véritable révolution serait mentale, spirituelle. Elle consisterait à réapprendre ce qu’est l’humanité, à renouer avec des valeurs oubliées, à repenser nos priorités collectives.
Car, à bien des égards, nous sommes tous dans le même panier. Et si nous ne le comprenons pas rapidement, ce panier finira par sombrer, emportant avec lui ce qui reste de notre humanité.
Cédric: "les mains de l'âme"

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